Pourquoi le mal ?

Je te propose aujourd'hui de choisir ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Écoute les commandements que je te donne aujourd'hui : aimer le Seigneur ton Dieu, marcher dans ses chemins, garder ses ordres, ses commandements et ses décrets. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession. (…) Je prends aujourd'hui à témoin contre toi le ciel et la terre : je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c'est là que se trouve la vie, une longue vie sur la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. Deutéronome chapitre 30, versets 15 à 20 Traduction de la liturgie © AELF

Pourquoi y a-t-il autant de malheurs dans le monde ?

De quels malheurs parles-tu : les catastrophes de toutes sortes ou bien le mal que des hommes font subir à d’autres ?

 

Quelle différence ? Si Dieu existe, dans les deux cas, il laisse faire…

En chrétien, je t’affirme que Dieu intervient, Il ne nous laisse pas tomber ! Il ne laisse pas sa Création aller à sa destruction. Il est avant tout le Dieu qui donne la Vie.

 

Sur quoi peux-tu fonder une telle affirmation ?

Sur ma vie : dans mes moments de souffrance, j’expérimente que l’apparent silence de Dieu est sa façon à lui d’être présent pour recueillir toute ma colère, mon sentiment d’injustice, mes cris de douleur. Par la prière, une paix intérieure s’installe progressivement. Je réalise peu à peu que Dieu est présent dans cette traversée infernale où j’avais l’impression que tout est fini.

 

Et si cette expérience personnelle était une illusion ?

Mon expérience s’appuie aussi sur la foi chrétienne : Dieu a envoyé Jésus, le Christ, partager notre vie, nos joies comme nos souffrances, pour nous sauver de la fatalité du mal et de la mort. Car nous pensons volontiers que le mal est une fatalité, à cause de tous ces malheurs subis dans nos vies ou étalés à la télévision. Nous en venons à croire que le bonheur est impossible, ou alors de courte durée.

 

Mais la souffrance n’est pas qu’une impression, elle est bien réelle !

Bien sûr, ce serait scandaleux d’affirmer le contraire ! Mais Dieu a donné à l’homme l’intelligence et la volonté pour combattre cette souffrance. Nous pouvons lutter pour la paix et la justice contre les guerres et les pauvretés. Nous pouvons développer les connaissances médicales pour réduire les souffrances physiques.

 

Pourtant, certains chrétiens ont l’air de chercher la souffrance…

Notre modèle de vie, c’est Jésus. Les évangiles nous montrent comment il a lutté pour soulager les souffrances morales ou physiques, en délivrant de la peur et en faisant des guérisons. Jésus a aussi accepté d’affronter la souffrance d’une mort affreuse ; il avait confiance que Dieu le ressusciterait après sa mort. Les chrétiens n’aiment pas la souffrance ; mais si elle survient, nous pourrons l’affronter avec la même confiance en l’Amour de Dieu qu’avait Jésus.

 

Revenons aux catastrophes : pourquoi Dieu a-t-il créé un monde chaotique ?

Dieu a créé un monde où la vie est possible : c’est magnifique ! Ce monde est en croissance, rien ne peut grandir sans bouleversement : sans volcans, pas de nouveaux continents. Mais ce monde matériel est aussi fragile et passager, c’est comme un sas vers le monde spirituel que Dieu nous promet, le Paradis.

 

D’où vient le mal ? Dieu l’a-t-il créé ?

Par nature, Dieu est incapable de créer le Mal car Dieu est Amour, Il n’est que Amour. Le désir de détruire, le meurtre, la haine… bref le mal, est une énigme : si l’homme est créé par Dieu et si Dieu n’a pas créé le mal, comment ce désir peut-il exister ? Il faut bien se rendre à l’évidence : le mal vient de l’homme ; c’est même la seule réalité que l’homme soit capable de créer sans l’aide de Dieu.

 

Mais Dieu aurait pu nous créer incapables de faire le mal !

Dieu nous veut libres : c’est la grandeur de l’homme. Si nous étions programmés pour faire le bien, nous serions des automates et non plus des êtres humains ! Le mal vient de la haine, tapie en notre cœur : seul l’amour, la confiance et l’espérance peuvent vaincre cette haine. Dieu fait appel au bon usage de notre liberté : « Je mets devant toi la mort et la vie… alors, choisis la vie ! »

 

Si nous sommes libres, alors que peut Dieu contre le mal ?

Face au mal que nous subissons, Dieu se tient à nos côtés pour nous soutenir. Jésus, à l’agonie sur la croix, récitait un psaume* qui commence par « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » et se termine par « Dieu n’a pas rejeté le malheureux, mais il entend sa plainte ». Au milieu de la pire souffrance, Jésus crie vers Dieu sa plainte… car il est sûr d’être entendu et sauvé. Jésus combat le mal qui s’acharne contre lui par une immense confiance en Dieu.

Face au mal que nous commettons, Dieu nous libère des fautes que nous reconnaissons par les sacrements de l’Eglise, en particulier par le sacrement du Pardon (la confession). Seul, je reste faible face au mal ; avec les chrétiens, avec l’Eglise, je suis encouragé à choisir le bien.

 

Pourtant, le mal semble bien installé…

Si on continue de voir le mal partout, alors on baisse les bras… Mais si nous tournons notre regard vers ce qui est Bien, alors nous reprenons courage. Jésus a confiance en la bonté de l’homme ; il porte toujours un regard d’amour sur les personnes qu’il rencontre : il ne condamne pas celui qui a fauté ; il pardonne, guérit, encourage et remet debout. Devant Jésus, nous nous découvrons capable d’aimer à nouveau et de renoncer au mal : voilà la vraie conversion qui se traduit en actes quotidiens.

 

Ce combat entre le bien et le mal risque d’être infini !

Non, ce n’est pas un combat sans fin entre deux adversaires de même taille. L’amour de Dieu révélé en Jésus a déjà vaincu le mal et la mort. J’aime une phrase de l’Apôtre Paul : « La Création gémit en travail d’enfantement ». Je crois que l’Humanité va vers plus de fraternité, de respect de son environnement, malgré tous les malheurs. Mais cette « naissance » ne se fait pas sans douleur, sans chute et échec, loin s’en faut. Nos vies, riches ou pauvres, heureuses ou malheureuses, ont du prix aux yeux de Dieu : c’est pourquoi le mal n’aura jamais le dernier mot.

 

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