Est-il raisonnable de croire ?

Ce qu’on peut connaître de Dieu est clair pour les hommes, car Dieu lui-même le leur a montré clairement. Depuis la création du monde, les hommes, avec leur intelligence, peuvent voir, à travers les œuvres de Dieu, ce qui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Lettre de saint Paul aux Romains, chapitre 1, versets 19 à 20 Traduction de la liturgie © AELF C’est bien une sagesse que nous proclamons devant ceux qui sont adultes dans la foi, mais ce n’est pas la sagesse de ce monde, la sagesse de ceux qui dominent le monde et qui déjà se détruisent. Au contraire, nous proclamons la sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, prévue par lui dès avant les siècles, pour nous donner la gloire. Aucun de ceux qui dominent ce monde ne l’a connue, car, s’ils l’avaient connue, ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire. Mais ce que nous proclamons, c’est, comme dit l’Écriture : ce que personne n’avait vu de ses yeux ni entendu de ses oreilles, ce que le cœur de l’homme n’avait pas imaginé, ce qui avait été préparé pour ceux qui aiment Dieu. Et c’est à nous que Dieu, par l’Esprit, a révélé cette sagesse. Car l’esprit voit le fond de toutes choses, et même les profondeurs de Dieu. Première lettre de saint Paul aux Corinthiens, chapitre 2, versets 6 à 10 Traduction de la liturgie © AELF

Avec tout ce que nous savons, peux-tu encore croire que Dieu existe ?

Qu’est-ce que nous savons qui nous amènerait à croire que Dieu n’existe pas ?

 

La science a démontré que Dieu n’est pas dans le ciel et que bien des miracles sont explicables. Ce n’est pas suffisant ?

Oui, c’est suffisant. Je suis d’accord avec toi, ce Dieu qui habite dans le ciel et qui fait des miracles que l’homme explique n’existe pas.

 

Mais… tu affirmais que Dieu existe !

Je suis croyant en effet. Avec les chrétiens rassemblés à la messe, nous disons le « Je crois en Dieu », qui affirme notre foi en un seul Dieu, Père Fils et Esprit.  C’est Jésus qui nous a révélé la nature profonde du vrai Dieu : ce Dieu-là, pour moi, existe.

 

Ton affirmation me semble peu convaincante. Peux-tu le démontrer ?

Si tu veux une démonstration avec des déductions, des causes à effets, des preuves, tu vas être déçu, je ne suis pas un grand philosophe ou un théologien érudit. Bien sûr, on peut approcher la question de Dieu par une démarche scientifique, Beaucoup de scientifiques sont croyants, d’autres pas… Louis Pasteur a écrit :

"Quand les premiers auteurs chrétiens ont présenté leur religion à des païens, ils l'ont située non dans le cadre du monde religieux ambiant (mythes, religion officielle), mais dans la continuité de la philosophie. Pourquoi ? Parce que les religions païennes ne sortaient pas de la sphère humaine, alors que la philosophie se présentait comme une recherche exigeante de la vérité, conduisant à dépasser ce qui est purement humain. Le Dieu qui s'est révélé, survenant dans l'histoire singulière d'Israël, se fait connaître comme vérité toujours plus haute, toujours à chercher. La foi chrétienne, qui est une suite du Christ, fait entrer dans cette recherche. Saint Justin, au IIe siècle, n'hésite pas à parler du christianisme comme de la vraie philosophie". Benoît XVI

« Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup en rapproche ». Malgré leur rigueur intellectuelle, ils n’arrivent pas à la même conclusion sur ce sujet !

 

Où veux-tu en venir ?

La réflexion seule ne suffit pas… un jour, tu franchis le pas de la foi, c’est comme se jeter à l’eau ! J’ai accepté de croire, alors j’ai mieux compris que Dieu est « Père » en tant qu’il est Créateur et que je suis créature ; qu’Il est  « Fils » en tant qu’il est relation d’amour et que je suis son enfant ; et qu’Il est « Esprit saint » en tant qu’il est présent aujourd’hui et que je vis de cette présence en moi.

Le signe de la croix « Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » anime ma foi et ma quête de croyant… j’essaye d’en témoigner comme je peux.

 

Croire, c’est rassurant : et si Dieu était une invention de l’homme pour faire face à ses peurs ?

Je n’ai pas l’impression d’avoir inventé quoi que ce soit, ni d’avoir plus ou moins peur que des non-croyants. J’ai lu la Bible, j’ai participé à des messes, j’ai prié, j’ai rencontré d’autres croyants… tout cela fait qu’aujourd’hui je crois de façon, je l’espère, intelligente et consciente. Dans certaines circonstances de la vie, ma foi est un réel appui... pourquoi cela en ferait une illusion ? Mais la foi n’est pas une assurance tout risque, c’est une fidélité qui est aussi mise à l’épreuve dans notre société plutôt éloignée de Dieu.

 

Est-ce la raison qui éloignerait notre société de la foi en Dieu ?

Non, car la raison peut ouvrir des voies vers Dieu : à partir de la merveille de complexité ordonnée qu’est notre univers, on peut découvrir une intelligence créatrice à l’œuvre ; à partir de l’être humain, de sa vie intérieure, de son intuition spirituelle, on peut découvrir Dieu qui donne vie à l’homme. Il y a en chacun de nous une sorte d’empreinte de Dieu, la Bible affirme que « l’homme est créé à l’image de Dieu ».

 

Pourtant, tu as dit qu’on ne pouvait pas démontrer Dieu !

Effectivement, la raison peut s’approcher du mystère de Dieu, mais si Dieu se trouvait au bout de nos raisonnements, il ne serait plus qu’un théorème démontrable ! Par ma raison, je peux aboutir à la conviction de l’existence de Dieu, mais il reste encore à Le rencontrer. Cela ne peut se faire que si Dieu s’approche de l’homme pour se faire reconnaître de lui. Dieu se révèle, il prend l’initiative : les chrétiens reconnaissent en Jésus Dieu qui vient parmi les hommes.

 

 

 

Tu parles de Jésus, mais sa vie est pleine de choses irrationnelles, comme sa résurrection… comment y croire encore aujourd’hui ?

Pourtant, l’Eglise l’affirme parce qu’il y a eu des témoins fiables de la vie de Jésus. Prenons sa résurrection : ses apôtres ont vécu comme une catastrophe l’arrestation, la condamnation et la mort sur la croix de Jésus. Ils avaient perdu tout espoir et s’apprêtaient à fuir… quand ils ont vécu une rencontre bouleversante avec Jésus vivant d’une vie nouvelle. Ils ont été « retournés » par cette rencontre et sont devenus de courageux témoins de cette « résurrection ». Leur témoignage a été mis par écrit dans la Bible pour parvenir sans déformation jusqu’à nous : Dieu s’est fait homme en Jésus qui est comme le « visage » du Dieu invisible. En Jésus, nous découvrons le vrai Dieu qui n’est qu’Amour : cet Amour est vainqueur de la mort, voilà la vérité qui me tient à cœur.

 

Tu parles de « vérité » : pourquoi vouloir l’imposer comme si elle était unique ?

Pendant longtemps en Occident, l’Eglise a détenu un pouvoir religieux et politique, avec la tentation d’imposer sa vérité. Aujourd’hui, cette quête de vérité n’est plus alimentée par la seule source chrétienne, mais par un grand nombre d’influences. Mais cette recherche de vérité est comme un moteur commun à tous.

A ces « chercheurs de sens », l’Eglise offre le témoignage de la sagesse chrétienne, pour qui la vérité n’est pas un concept, mais une personne, Jésus-Christ. Sa vie, son enseignement, sa prière, son amour de tous… voilà la vérité des chrétiens.

 

Mais pourquoi Jésus serait-il mieux que Bouddha ou un autre fondateur de religion?

On ne choisit pas sa religion par comparaison savante dans des encyclopédies… On est saisi, touché par ce qui fait le cœur de sa religion, ce qu’elle a d’unique. Ce qui me touche profondément dans le christianisme, c’est cette prière que Jésus nous a laissé, le « Notre Père ». Pourquoi ? Parce qu’elle dit avec la force de l’évidence paisible cette réalité profondément humaine : nous sommes vraiment frères et sœurs, enfants aimés de Dieu. Si une autre religion croit la même chose, tant mieux, mais pour ma part, c’est dans le christianisme que je trouve relié avec une telle force l’amour de Dieu et la fraternité universelle.

 

 

contact paroisses webmaster infos légales faire un don
coordonnées et adresses